Chroniques de Micou #3 : The Zero Theorem (2013)
- Micou
- 11 nov. 2018
- 2 min de lecture
Cette semaine je vous parle d’un film étonnamment passé inaperçu, The Zero Theorem de Terry Gilliam. Une dystopie kaléidoscopique magistrale, aussi belle que folle.

Terry Gilliam, ancien des Monty Python, maîtrise à la perfection le comique dans le drame. Et cette touche comique se ressent très bien dans ce film. Réalisateur de génie, il livre là un excellent film de science-fiction qui vient achever son tryptique orwellien, composé de Brazil et de L’armée des douzes singes. Ces trois films expriment une vision de l’humanité en société, la manière dont l’homme s’emprisonne dans ses propres carcans, et la perte de sens de la vie des hommes aliénés par leur société. Très philosophique, ce film explore la racine même de la notion de “sens” et de “raison” de vivre.
On suit la vie de Qohen Leth, informaticien asocial et dérangé, qui dans un Londres futuriste, cherche à s’isoler du monde trop bruyant qu’il ne supporte plus. Il vit dans une église réhabilitée, et travaille pour Management, une entreprise tentaculaire. Management lui confie un projet secret, le Théorème Zéro, qui a rendu fou tous ceux qui ont essayer de le résoudre, visant à déterminer mathématiquement si l’existence a un sens. Il travaillera à résoudre ce projet, quitte à frôler la folie. Il n'interagit qu’avec quelques personnes, qu’il supporte et tolère plus qu’il n’apprécie. Bainsley, une prostituée virtuelle et Bob, le fils surdoué de Management, qui viendront troubler sa solitude, et par là même sauver sa santé mentale.

Ce film est assez peu connu, et c’est bien normal. Avec un budget de seulement 6,5 millions d’euros, et malgré un tournage en Roumanie pour limiter les frais, la distribution de ce film a été catastrophique. Le reléguant au stade de petit film d’exploitation, pourtant fait par un génie fou à lier bien connu, Terry Gilliam ! Pour ma part, c’est une réussite incontestable, les acteurs sont bons, l’univers est immersif et l’histoire est géniale. Les quelques défauts de rythme qui font parfois traîner en longueur certaines scènes sont largement rattrapés par la richesse de cet univers foisonnant de détails subtil sur les dérives de notre système.
Car oui ce film est avant tout une dystopie. Il exagère volontairement les défauts de notre société contemporaine afin que le spectateur s’en trouve choqué, et qu’il prenne conscience de ses propres travers. Et The Zero Theorem est une sublime dystopie. Tous les petits détails cachés dans le décor ont une volonté de montrer une dérive potentielle de nos société. Et la folie créative de Gilliam n’a pas de limite pour nous les montrer !
Alors foncez voir ce film, et découvrez l’oeuvre méconnue de l’un des plus grands génie créatif de notre temps !
A la semaine prochaine !
Micou.
En bonus, une photo de Gilliam sur le tournage et je rêverai de savoir ce qu'ils peuvent bien se dire. Peut-être Christoph Waltz qui doute sur le costume !
Et un petit clin d’œil de Gilliam à son vieil ami, Robin Williams.
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