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Chroniques de Micou #1 : ZARDOZ (1974)

  • Micou
  • 28 oct. 2018
  • 4 min de lecture

Aujourd’hui, pour cette première chronique, je vous parle de mon film préféré, une pépite méconnue qui mériterait d’être hissé au rang de mythe. Zardoz, réalisé par John Boorman est sorti en salle en 1974. C’est un film de science-fiction qui, je vous l’assure, ne vous laissera pas de marbre.

Et ça commence dès la première seconde. Le film s’ouvre sur un plan séquence d’une tête volante vêtue d’une coiffe égyptienne et visiblement maquillée par un enfant de 5 ans. L’homme, enfin la tête, nous explique qu’il se nomme Arthur Frayn, qu’il a 300 ans et que l’histoire ici racontée est la sienne. Euh… ok. Ce plan est terriblement dérangeant. D’abord parce que non, ça ne se fait pas d’envoyer sa tête expliquer aux gens ce qu’ils vont voir ! Mais surtout, car durant les 1 min 20 que dure ce monologue cette tête ne cligne pas une seul fois des yeux. Et je vous garanti, c’est très flippant.

Le film se déroule donc en 2293, dans un futur dystopique où l’humanité s’est séparée en deux groupes suite à une mystérieuse apocalypse ayant ravagée la planète. Les “Brutes” populations revenues à l’état tribal qui tente de survivre dans les terres dévastées de l’ancien monde. Bien à l’abri, les “Éternels”, un peuple raffiné qui vit retranché pour sauvegarder les vestiges de l’ancienne civilisation. Ils sont devenus immortels grâce à une intelligence artificielle appelée “le Tabernacle”, un cristal qui relie tous leurs esprits et qui accessoirement, leur permet de renaître sous cellophane en cas de mort accidentelle. Mais le tumulte des terres extérieures menace leur société idéalisée. Un homme a donc trouvé la solution à leur problème. Arthur Frayn, avec un corps cette fois, qui a créé une fausse religion afin de maintenir les Brutes dans la crainte et l’obscurantisme et les exploiter aux tâches agricoles plus aisément. Le Dieu de cette fausse religion est Zardoz, une immense tête en pierre volante (décidément les têtes qui volent c’est une passion) qui donne ces commandements aux Brutes en s’adressant aux “Exterminateurs”, des intégristes à qui Zardoz a donné des armes, qui terrorisent la population et la force à l’obéissance.

Mais le fieffé Zed, un exterminateur joué par Sean Connery, se faufile dans la tête de Zardoz et repars avec lui, curieux de comprendre ce qui se cache derrière ce prétendu dieu. Il y tue Arthur Frayn qui se trouvait dans l’idole, et réalise au passage qu’il n’est pas le personnage principal de sa propre histoire (c’est pas bien grave, un petit tour dans le cellophane et ça repart !). Zed arrivera ensuite dans le territoire des Éternels, capturé par les Éternels à son arrivée, sera traité au mieux comme un animal à étudier, et au pire comme un monstre à éliminer. Il y découvrira en observant les Éternels, les mensonges et les vices que cache cette prétendue Utopie. Pour la suite… je vous laisse la surprise !


CE SLIP ... Bordel !

Alors avant de vous laisser vous aller voir ce film, quelques remarques. Oui, ça pique les yeux. Le style vestimentaire des Éternels est plus que douteux, à base de tétons apparents et de coiffes égyptiennes de carnaval. Et oui, SEAN CONNERY EN SLIP ! Je sais, ça fait un choc.. Mais cela s’explique pour deux raisons (enfin, je crois). D’abord, ce film s’inscrit dans la lignée des films psychédéliques du début des années 1970, alors au moment de dessiner les décors et les costumes, le département artistique devait gaiement barboter dans une piscine de LSD. On les comprends, sous LSD, les salopettes tétons apparents, c’est clairement la classe. Et pour Sean Connery… et bien c’est tout simplement un choix délibéré de l’acteur. Au début des années 1970, Sean Connery veut casser son image de James Bond qui lui collait à la peau. Et on peut dire que niveau cassage d’image, la fusion de la toison pectorale du bougre agrémentée d’une sublime moustache avec ce foutu slip en cuir rouge… ça se pose là.


Mais une fois ce choc visuel douloureux pour la rétine passé on peut s’intéresser au message de ce film. Il dépeint en effet les travers des sociétés occidentales avec un pessimisme à glacer le sang. Il est grinçant de cynisme en montrant les dérives de la religion, des technologies et même du principe même d’humanité. Et ce propos est superbement porté à l’écran par la réalisation de Boorman qui par la mise en scène, les jeux de miroirs et de perspectives illustre à la perfection les rapports de forces des différents personnages.


Il est pas beau mon miroir là ?!

Mais alors, serait-ce le film parfait ? La quintessence du cinéma ?

Et bien … pas exactement. Et ce pour quelques défauts assez flagrants. Déjà, il a sacrément mal vieilli, mais ça donne un charme kitsch au film et ce n’est donc pas son principal défaut. Le vrai défaut de Zardoz c’est la direction d’acteur en totale roue-libre. Cela donne les figurants les moins convaincants du monde et des chorégraphies qui donnent l’impression de tomber sur Arte à 4h du matin… et un Sean Connery qui a parfois l’air de se demander ce qu’il fout là !


Le style, la chorégraphie... il est 4h du mat' sur Arte !

Mais s’il est loin d’être irréprochable, Zardoz n’en demeure pas moins digne d’intérêt tant son propos est vaste. Je vous encourage donc vivement à visionner cette oeuvre atypique dans les plus brefs délais. Et je vous dis, à la semaine prochaine !


Micou.

Petit bonus pour ceux d’entre-vous qui sont joueurs et cinéphiles avertis :

Vous pouvez faire un jeu à boire sanglant en buvant un shot à chaque fois que vous remarquez que le rapport de domination s’inverse entre Zed et les Éternels uniquement par la mise en scène. La plongée/contre-plongée est tellement présente dans ce film que je défie quiconque d’arriver au bout du film en vie en jouant à ce jeu. Perso, je ne suis pas arrivé à la moitié du film. C’est cadeau !

 
 
 

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